Chapitre 2
Nora, qui ne traduisait plus pour le moment mais écrivait des chroniques à la radio, menait l’atelier « Libérer la parole ».
Yasmine, devenue illustratrice, proposait « Dessiner ses blessures ».
Madame Salama guidait des méditations à l’aube.
Léa, elle, écoutait, liait, réparait.
Elles formaient un cercle secret de bienveillance. Ce n’était pas un stage. C’était une sororité silencieuse.
Chaque semaine, cinq nouvelles femmes arrivaient. Chacune avec ses fêlures : burn-out, veuvage, enfant envolé, violence passée, rêves oubliés… Et au fil des jours, quelque chose renaissait.
Inès écrivit une lettre qu’elle n’envoya pas mais qui l'apaisa et lui permit d'arrêter les antidépresseurs qu'elle prenait maintenant depuis plus de 5 ans.
Clara, assistante sociale de 62 ans, s’autorisa à pleurer en public et décida de préparer sa retraite en se fixant des objectifs, non seulement accessibles mais épanouissants.
Samia, âgée de 19 ans et étudiant la sophrologie, lut un poème qu'elle n'avait encore montré à personne et qui exprimait son ressenti douloureux.
Véronique, 47 ans, revendiqua enfin son homosexualité auprès de sa famille. Impression de renaître.
Christiane, 55 ans et proche-aidante de ses parents âgés, se permit enfin de dormir autant qu’elle en avait besoin.
Pauline, jeune veuve de 38 ans, se sentit enfin écoutée, comprise, réconfortée et prête pour un nouveau départ.
Béatrice, avocate de 42 ans, fit enfin la paix avec elle-même suite à l’avortement imposé par ses parents un quart de siècle plus tôt.
Mireille, confrontée au syndrome du nid vide au départ de ses enfants devenus grands et partis, l'un pour Paris et l'autre pour Brisbane, trouva refuge dans la sculpture et commença à exposer ses oeuvres, rencontrant avec surprise un certain succès.
Et tant d’autres encore…
Et toutes, petit à petit, déposaient leurs armures. Tout ici y contribuait : la transmission entre générations de femmes, la proximité de la nature comme guérison, l’orage intérieur suivi de l’éclaircie, la reconstruction douce et le lien féminin comme moteur de résilience.
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