Comment utiliser les contes de fées pour nous guider au quotidien ?
Jean-François Segura, La Conteuse |
« La vie n’est pas un conte de fée », cette phrase je suis sûre que vous l’avez déjà entendue lors de votre adolescence ou au début de l’âge adulte. Et pourtant, les contes de fées sont cruellement réalistes, ce sont les reflets des épreuves que nous aurons à traverser un jour ou l’autre. La peur de la mort, de la disparition, de la nuit, toutes sont incarnées à travers des figures mythiques auxquelles un héros devra à un moment faire face.
Difficile de se battre face à une peur ou à une souffrance abstraite. Au cœur du conte de fée se trouve la figure d’un monstre : un ogre, une sorcière, une marâtre, qui va servir d’incarnation à une peur primitive de l’être humain. Le monstre permet d’incarner une puissance abstraite, une fois transformée en chair et en os, cette peur pourra être combattue et vaincue. Mais face à ces monstres, nous ne sommes pas seuls. Les contes nous enseignent à ne pas baisser les bras, à ne pas succomber dans ce que le Dr Seligman nommait « l’impuissance acquise » qui mène à la souffrance et à la dépression. A sa façon, chaque héros de conte a su utiliser au mieux ses ressources intérieures pour pallier ses faiblesses et s’en sortir sain et sauf. A chaque fin de l’histoire, Il se trouve grandi de ce combat face à une figure du mal. Nous aussi, inspirons-nous de quelques grandes figures du conte de fée pour faire appel à nos ressources.
Le Petit Poucet et le travail d’équipe
La force du Petit Poucet c’est sa famille. Issu d’une large fratrie abandonnée dans la forêt, le Petit Poucet utilise toute son intelligence pour sauver ses frères. Que cela soit en semant un chemin de cailloux ou en trompant dans son sommeil un ogre affamé, c’est la présence de ses frères qui l’aidera à dépasser ses peurs et à révéler son potentiel.Ulysse et l’intelligence
Durant l’odyssée, Ulysse a pu sortir de nombreuses fois de situations périlleuses en s’appuyant sur sa grande intelligence. Pris au piège par un cyclope, il eut l’idée, après avoir rendu aveugle le berger monstrueux, de s’échapper de sa grotte en se cachant sous le ventre de ses moutons.Cendrillon et le sens du sacrifice
Les douze coups de minuit ont retenti, Cendrillon sait qu’elle va devoir retourner à sa vie de servante. Pour échapper à l’humiliation d’apparaître en haillons devant le prince, elle s’enfuit, sacrifiant derrière elle son soulier de verre, symbole du moment de grâce vécu. Son sacrifice n’a pas été vain, après des mois de recherche, c’est ce fameux soulier qui lui permettra d’être retrouvée par son prince et de sortir de sa condition servile.Hansel et Gretel et la combativité
Face à la sorcière qui les tenait captifs dans sa maison en pain d’épices, les deux jeunes orphelins n’ont jamais baissé les bras. Malgré leur infériorité évidente face à la sorcière, ils ont su profiter d’un moment de faiblesse de cette dernière pour prendre l’avantage et l’enfermer dans son four.Shéhérazade et la créativité
Shéhérazade vient de se marier avec le roi, mais elle sait qu’après la nuit de noce, ce dernier fait exécuter chacune de ses femmes pour éviter qu’elles lui soit infidèles. Shéhérazade n’est pas à cours de ressources. Le soir venu, elle raconte une histoire palpitante au sultan sans la terminer. Son époux veut alors tellement connaître la suite qu’il lui laisse la vie sauve pour une journée de plus. Chaque nuit, elle conte une nouvelle histoire passionnante. Ce stratagème dure pendant mille et une nuits jusqu’à ce que son mari abandonne l’idée de la tuer.Les contes de fées sont un reflet amplifié de notre vie réelle. En donnant une forme à nos ombres, ils nous révèlent des ressources disponibles pour y faire face, nos ressources intérieures. L’essentiel dans un conte n’est pas la fin heureuse mais le chemin qu’il nous aura fait parcourir vers soi.
Source : psychologies.com
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