Un sourire d’incrédulité voltige dans vos yeux quand je viens vous dire adieu.
Si souvent je l’ai fait que vous pensez me voir bientôt revenir.
En vérité, je le crois aussi.
Car les jours de printemps reviennent saison après saison ; la lune nous quitte pour nous rendre à nouveau visite ; les fleurs sur les branches s’épanouissent à chaque nouvelle année. Il est probable que mon adieu aussi n’est qu’un au revoir.
Mais gardez un instant l’illusion. Ne la rejetez pas avec une hâte impolie.
Quand je dis que je vous quitte pour toujours, acceptez-le comme vrai et laissez un brouillard de larmes rembrunir un moment la frange sombre de vos yeux.
Puis, quand je reviendrai, vous sourirez aussi malicieusement que vous voudrez.
(Tagore, Le Jardinier d'amour, XL)
jeudi 14 mai 2020
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