La nuit tombait avec ses ombres et tout redevint
silencieux. Le jeune prince Nadir descendit au jardin pour trouver un peu de
fraîcheur après la chaude journée et il marcha lentement jusqu’à une grande
rotonde où fleurissaient des magnolias. Dès qu’il sentit leur parfum qu’il
aimait, il se laissa tomber sur le gazon. Nadir était triste, très triste et ne
savait pourquoi. Tout l’ennuyait, rien ne lui faisait plaisir et ses parents se
désolaient de ne pouvoir donner un peu de joie à leur fils bien-aimé.
Etendu sur l’herbe fraîche, abîmé dans sa mélancolie, il
ferma les paupières et, à demi conscient, il lui sembla qu’il n’était pas seul
et qu’un petit animal volait près de lui, le regardant avec malice en agitant
ses ailes de papillon.
Il se redressa, se frotta les yeux et vit alors de tout près une ravissante petite créature nocturne tournant au-dessus de sa tête et lui parlant :
Il se redressa, se frotta les yeux et vit alors de tout près une ravissante petite créature nocturne tournant au-dessus de sa tête et lui parlant :
« Prince Nadir, veux-tu trouver la gaîté qui
convient à ton âge ?
- Oh
oui ! s’entendit répondre Nadir.
- Alors
mon cher enfant, il faut que tu saches qu’on n’a rien sans risques. Je peux
t’offrir un moyen de trouver le bonheur mais, en échange, il faut que tu me
promettes de ne l’utiliser qu’à bon escient et surtout, le moment venu, de ne
plus t’en servir.
- Et
comment saurai-je que le moment est arrivé ?
- A
toi de le deviner, petit prince ! »
Et aussitôt le charmant animal disparut dans l’ombre des
arbres.
Nadir se secoua. Ce n’est qu’un rêve, pensa-t-il et,
découragé, il s’en retourna chez lui. Mais, la nuit suivante, le cœur gonflé
d’espoir, il retourna dans le jardin jusqu’à la rotonde de magnolias. Comme la
veille, il s’étendit sur l’herbe et attendit. Pas longtemps : la maline
petite bête sortir de l’ombre toute frétillante. Elle ressemblait à une luciole
et Nadir ne douta plus de son existence quand elle parla de nouveau.
« Nadir, lui dit-elle, as-tu réfléchi à ce que je
t’ai dit hier ? »
Bien sûr qu’il avait réfléchi, il était prêt à tout
accepter ! Alors l’animal s’approcha du prince et mit dans sa ceinture
d’or un sachet minuscule :
« Dans ce sachet se trouve la poudre magique. Si tu
en mets quelques grains sur ta langue en disant « Mutabor », tu
pourras devenir ce que tu voudras, obtenir ce que tu désireras, pénétrer les
mystères et trouver le bonheur. »
Puis il disparut. Nadir, le cœur battant,
n’osait plus bouger. Enfin il prit le sachet et l’ouvrit : une poudre dorée très fine apparut. Nadir se demandait s’il ne rêvait pas encore mais,
doué d’un naturel curieux, il ne put résister plus longtemps au désir de
l’essayer. Il en mit une pincée sur sa langue… Que cette poudre était
douce ! Que pouvait-elle contenir ?
La suite une autre fois... peut-être...
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