Le petit monde d'Alice

vendredi 27 avril 2018

Publié par Alice - 0 commentaire

Nadir leva les yeux au ciel et aperçut soudain un grand oiseau qui volait majestueusement dans la nuit.
« Moi aussi j’aimerais voler comme lui » murmura-t-il et, timidement, il ajouta le mot magique : « Mutabor ».
Aussitôt, à la fois effrayé et émerveillé, Nadir se sentit comme poussé par les épaules et, d’un seul coup, il s’éleva dans l’air frais de la nuit. Quelle merveilleuse sensation ! Au dessous de lui se déroulait la ville, les jardins, les montagnes, et là-bas, tout au loin, apparaissait la mer, immense et lumineuse.
Ivre de liberté, Nadir s’abandonnait à cette délicieuse folie d’un voyage sans but, allant et venant à son gré dans le ciel limpide, jusqu’à ce qu’il atteignit la cime d’une haute montagne couronnée de rochers. Il se croyait au sommet du monde ! Aussi loin que son regard pouvait se porter, Nadir contemplait en silence les splendeurs nocturnes de la terre endormie, si absorbé qu’il ne s’aperçut pas d’une présence à ses côtés : un personnage imposant, avec une barbe épaisse et des yeux si vifs qu’on aurait dit deux flammes illuminant son visage obscur. Lorsque Nadir se rendit compte enfin qu’on l’observait, il eut peur.


« Qui êtes-vous ? » demanda-t-il avec effroi.
Le personnage paraissait comme suspendu dans l’air.
« Je suis Rhéza, le roi des génies de la nuit. J’étais là lorsque tu es arrivé et j’ai compris que le petit génie des bois t’avait remis la poudre qui ne doit être donnée qu’à ceux qui l’ont méritée.
-       Je ne vous comprends pas, répondit Nadir toujours épouvanté.
-       Oh ! Tu ne peux pas encore comprendre, répondit Rhéza en souriant. Mais qu’as-tu fait pour mériter « Mutabor », la fameuse poudre qui permet à l’homme d’accomplir tous ses désirs ?
-       Oh ! Rien, répliqua Nadir avec perplexité.
-       Alors pour quelle raison l’as-tu acceptée ?
-       Le petit génie m’a demandé si je voulais un moyen pour parvenir au bonheur et je… enfin… que faire d’autre ? J’ai accepté… »
Rhéza s’éleva un peu plus dans l’air. Il était maintenant au dessus de Nadir.
« Et sans même te demander si tu méritais ce bienfait ! Et maintenant tu te crois heureux parce que tu voles comme un oiseau ! Mais, ne t’y trompe pas, cette poudre n’est rien. Le bonheur lui, existe, et celui que tu cherches est encore loin, bien loin… »
Rhéza monta de plus en plus haut et ses dernières paroles se perdirent dans les profondeurs de la nuit.
De nouveau seul, Nadir regarda autour de lui et se trouva dans la plus complète solitude. Le silence et la fraîcheur le firent tout à coup frissonner ; il désira soudain retrouver sa maison, les siens, les voix amies…
De nouveau lancé dans l’espace puis revenu sur le chemin de la terre, il retrouva la ville, les arbres du grand jardin et, poussant un profond soupir, pénétra dans sa chambre par la fenêtre ouverte. Soulagé, il se coucha et tomba dans un sommeil profond.

La suite vraisemblablement demain... 


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