La bouteille de menthe à
l’eau enrobée dans un linge humide. On la cachait au fond du panier, à l’ombre,
quand on partait pour la Garonne. […] La ration de sirop était assez généreuse,
et quelques volutes foncées dérivaient au fond du verre. En haut, le vert plus
léger prenait au soleil la couleur parfaite de l’été immobile. Menthe à l’eau !
Toutes les soifs d’été gardent pour moi ce dégradé de verts montant des
profondeurs troublantes de l’eau sombre vers la lumière étale, la sérénité, dans
la fatigue conciliante du plaisir-terreur accompli.
(Philippe Delerm, Dickens, barbe à papa et autres nourritures délectables)
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