Le petit monde d'Alice

dimanche 2 août 2015

Publié par Alice - 0 commentaire

Il était une fois un homme qui avait sept fils, les sept Siméon, de superbes gaillards très dégourdis, mais aussi les plus paresseux et les moins travailleurs de toute la terre. Ils ne faisaient absolument rien. Leur père se tourmentait et se tourmentait à leur sujet. 

Un jour, il décida de les amener voir le tsar pour lui proposer de les prendre à son service. Le tsar le félicita d'avoir de pareils gaillards et lui demanda ce qu'ils savaient faire.
- Demandez-le leur directement, Votre Majesté ! répondit-il.
Le tsar appela le premier Siméon, le plus superbe de tous et lui demanda :
- Que sais-tu faire ?
- Je suis maître-voleur, Votre Majesté, lui répondit-il.
- Parfait, j'ai justement besoin d'une telle personne en ce moment.
Il appela le second :
- Et toi que sais-tu faire ?
- Je sais forger tous les objets précieux.
- Pareil talent m'intéresse.
Suivit le troisième :
- Et toi que fais-tu ?
- Je peux abattre d'une flèche un oiseau en plein vol.
- Bravo !
Ce fut le tour du quatrième :
- Et toi ?
- Quand la flèche a abattu l'oiseau, je peux aller le chercher à la nage.
- Très bien !
Le tsar interrogea le cinquième :
- Et toi, quel est ton talent ?
- D'une colline je peux voir tout ce qui se passe dans le royaume.
- Bien, bien !
Le sixième déclara :
- Je sais construire les bateaux. En deux temps trois mouvements, je fabrique un bateau.
- Merveilleux !
- Et toi quelle est ta spécialité ? dit le tsar en s'adressant au septième.
- Je sais soigner les gens.
- D'accord !

Le tsar les remercia de leur visite.
Le temps passa, sans que le tsar fasse appel aux sept frères. Puis un jour, repensant à eux, il eut envie d'utiliser leurs services. Il les fit convoquer :
- Eh bien, leur dit-il, cherchez à savoir ce qui se passe dans le pays !
Un des Siméon s'installa sur une hauteur, regarda tout autour et fit son rapport:
- Ici il se passe ceci, là il se passe cela.
Quelques jours après, on confronta son rapport avec les journaux. Tout était absolument exact !

A nouveau le temps passa. Le tsar avait le désir d'épouser la tsarine du pays voisin, mais comment la rencontrer ? Il ne savait quel ambassadeur envoyer. Alors, il repensa aux sept Siméon, les fit appeler et leur donna mission de faire venir à lui la tsarine. Il leur accorda une escorte de quelques soldats. Sur-le-champ, les Siméon se mirent en besogne. En deux temps trois mouvements, le bateau était construit, ils s'y étaient installés et ils avaient levé l'ancre. Cap : le royaume de la tsarine convoitée.
Lorsqu'ils arrivèrent à destination, un des gaillards monta tout en haut du mât pour observer les environs. Il remarqua que la tsarine était seule et se dit qu'on pouvait la capturer. Un autre forgea quelques bijoux, et se mit en chemin vers le château avec le voleur. Chargés de leur précieuse cargaison, ils pourraient se faire passer pour des marchands. Arrivés au château, ils demandèrent à présenter leurs bijoux à la tsarine. Mais dès qu'elle apparût, ils la firent prestement prisonnière. Et larguez les amarres, les voilà repartis ! La tsarine, voyant qu'on l'emmenait de force, se transforma en cygne blanc, et elle prit son envol loin du bateau. Mais Siméon, le tireur, était là à côté de son arc. Il décocha une flèche dans l'aile gauche du cygne qui tomba dans la mer. A la manière d'un chien de chasse, un autre Siméon se jeta dans l'eau, rejoignit le cygne à la nage et le ramena au bateau. A ce moment là, craignant de finir dans la marmite, le cygne redevint tsarine. Elle était parfaite, mais sa main gauche portait une blessure. Le médecin Siméon s'employa délicatement à panser sa plaie.

Après un long voyage, les sept frères furent de retour, sains et saufs, avec leur précieux butin. En arrivant au port, ils annoncèrent la réussite de leur mission par plusieurs coups de canon. Le tsar fut intrigué par ce vacarme, car il avait oublié les Siméon.
- Mais à qui est ce bateau ? pensait-il.
Il envoya ses émissaires s'enquérir d'urgence de ce qui se passait. Qui à pied, qui à cheval, ils se précipitèrent au port, et revinrent vers le tsar pour lui rapporter que les Siméon étaient là, accompagnés de la tsarine du pays voisin. Le tsar éclata de joie à l'annonce de l'exploit réalisé par les Siméon. Il ordonna de les accueillir avec les honneurs au son du canon.

Mais la tsarine ne voulut pas épouser le tsar car elle le trouvait trop vieux. Il lui demanda qui elle voudrait épouser. Sans hésiter la tsarine répondit:
- Celui-là même qui m'a enlevée.

Siméon, le voleur, était un gaillard solide et audacieux, et cela avait beaucoup plu à la tsarine. N'y trouvant rien à redire, le tsar ordonna les cérémonies du mariage et annonça qu'il se retirait du pouvoir. Il installa Siméon sur son trône et ses autres frères devinrent de grands seigneurs du royaume.


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