Le petit monde d'Alice

vendredi 8 mai 2015

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Au sifflement du réveil à quartz, j’allonge le bras vers la table de nuit. Ma main tâtonne, heurte livre, lunettes, crayon, calepin, carafe, sac de pralines, lampe enfin dont le pied de porcelaine à bandeaux couleur d’olive verte représente en rose sur fond blanc un couple de centurions sans casque et de l’autre côté leurs petites amies en péplum. Les hommes remontent un seau du puits, les femmes assises échangent un bouquet. Allons ! Pied à terre. S’occuper des différentes eaux. Replier les volets de bois des fenêtres sans rideaux. Le ciel est encore sous ses dentelles. Le temps de passer le café,  arbres et toits vont prendre le large, au déchirement du coq, un coq patronal, à deux ergots des lapins ouvriers. Je l’entendrai encore quelquefois dans la matinée, avant de reposer la plume et d’aller au jardin vers midi le voir cocher ses poules et me rappeler la vie courante. Le bonheur reste dans les pages des premières heures, sa laine prise aux ronces des lignes retaillées. A demain, feuilles blanches ! A l’aube !
(Daniel Boulanger, Le chant du coq)

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