Partir, c’est l’espace d’un instant entendre sa porte d’appartement claquer, la laisser se refermer sur les draps tirés d’un lit, les livres, les CD, l’agenda des rendez-vous, les lettres bleues de Gaz de France. Tout ce qui fait le quotidien va rester enfermé là pour laisser le maître des lieux s’en aller à la rencontre de l’imprévisible, tenter que sa vie ne soit plus une ligne droite, austère et rectiligne, qui va de la naissance à la mort, mais qu’elle peut se briser, se courber, s’incurver, que des accidents de parcours vont lui fabriquer de l’inédit ... En somme, faire de sa vie un roman. Partir, c’est oser l’autre : faire son travail d’homme en quelque sorte ... Un départ est un contrat avec soi, il s’agit d’oublier le point de vue particulier qui était le nôtre pour aller se glisser dans d’autres peaux, d’autres rêves et vérifier qu’ailleurs règnent des vérités différentes. Partir, c’est aller confronter ses rêves à des réalités inédites et, avec un billet de train ou d’avion, emmener son être dans les couloirs de l’univers, lui faire rencontrer des bourrasques et des typhons, de multiples corps et de regards, des brises et des parfums, des ressacs. “Partir, partir, s’évader, traverser l’horizon, pénétrer dans une autre vie” (D.H. Lawrence).
http://www.youtube.com/watch?v=pya1qDjxSfM
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