Planter un jeune arbre qu’on est allé choisir dans une pépinière est assurément un plaisir, encore faut-il le mériter, saisir intuitivement, du dedans, ses besoins, son sol, son climat, son exposition. La plante n’est pas un objet, mais un être vivant comme nous, doué d’une sensibilité que l’on ne peut expliquer mais que l’on a maintes fois constatée. Cette saisie directe, on l’appelle « la main verte ». On sent, par exemple, que l’arbre a besoin d’eau, de beaucoup d’eau pour pousser les nouvelles racines qui l’arrimeront. Il lui faudra pendant l’année qui suivra sa plantation, des arrosages fréquents, surtout lors des sécheresses de l’été. En pépinière, ce n’était qu’un anonyme au sein d’une foule, le voici maintenant individualisé, personnalisé, il est devenu notre arbre. Nous le verrons grandir et prospérer. On plante pour son propre plaisir, mais surtout pour l’avenir, pour nos descendants. Eux seuls verront l’arbre parvenu à son parfait développement, qui, pour un chêne, demandera une centaine d’année. Sa présence leur rappellera le souvenir de celui qui jadis le planta. (Jacques Brosse)
Chez nous, sur des terres brûlées par la culture intensive de la vigne, année après année il a planté des arbres. Trois sur quatre mouraient, vite remplacés. J'ai souvent aidé à planter, arroser, élaguer... Vingt ans après nous vivons dans la verdure de tous ces arbres : amandiers, pins, cyprès, lauriers roses, micocouliers, peupliers, noyers, acacias, mimosas, qui ont survécu, qui ont grandi, parfois difficilement. La nature a repris ses droits, et cet Eden abrite lapins, serpents, lézards verts, abeilles, papillons oiseaux... Je devrais l'appeler Elzéard...
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