Le petit monde d'Alice

jeudi 23 octobre 2025

3 commentaires :



  1. ( Deuxième partie :)

    « La cueillette des champignons »

    Le péril mycologique comme exutoire. Quelle audace ! Se promener le nez au ras du sol pour débusquer une moisissure vaguement comestible, histoire de risquer la paralysie intestinale en famille. C'est l'équivalent rural de la roulette russe. Sauf qu'avec les champignons, même si vous ne mourez pas, vous vomirez. Et c'est déjà un petit bonheur en soi, puisque ça fait du vide.

    « Emmener son enfant faire un tour de manège »

    Le manège, ce summum de la mélancolie. Le mouvement circulaire, vain et répétitif, qui est un peu le symbole de notre existence, mais en plus bruyant et avec une musique d'orgue de barbarie qui vous vrille les tympans. Regardez votre enfant sur son cheval de bois : il est déjà conditionné à la routine, au tournoiement des jours sans saveur. Un tour de manège, c'est une répétition générale de la vie adulte : ça tourne, ça coûte cher, et ça ne mène nulle part.

    « Acheter un plaid tout doux »

    Le grand final ! La consécration de la médiocrité triomphante ! Le plaid tout doux ! Plus de passions, plus de combats, plus d'idéaux, juste un tissu soyeux pour adoucir le lent glissement vers l'euthanasie télévisuelle. On se pelotonne dedans comme dans un linceul moelleux, en attendant l'âge pourri. Le plaid, c'est le drapeau blanc du bonheur contemporain.

    Conclusion, mes amis : cette liste est une farce ! C'est la preuve que l'homme est une créature décidément sans envergure, capable de s'émerveiller d'un linge de maison et de la mort programmée des végétaux de l'automne.

    Allez, bonne semaine 43, et souvenez-vous : il ne suffit pas d'être heureux, encore faut-il que les autres ne le soient pas. Donc, ces idées sont coupables, mais votre plaid vous en convaincra mieux que moi !...

    Étienne

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    1. Hahahaha ! Excellent ! lol Où vas-tu dénicher tout ça ???! Gérald Arno a du souci à se faire... il a désormais un grand rival ! ;-)

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  2. ...Alice, ce texte d'Étienne ci-dessous en deux parties, c'est l'écho parfait de ta mélancolie automnale-hivernale. Le pauvre homme réagit avec une violence verbale à l'idée même du petit bonheur, et c'est souvent un signe de désespoir face à la grisaille qui s'installe. Il faut bien évidemment l'excuser de ses propos vifs. C'est sa façon à lui de ne pas se laisser engloutir par le plaid, les champignons douteux et l'humidité des bronches. Tu sais, derrière l'humour noir, il y a souvent un type qui a juste très froid. Pardonne-lui. Il doit déjà préparer sa mangeoire à oiseaux, en pestant. 🐦 ;-)

    Ah ! Réjouissez-vous, ô vous les mal-bâtis, les mal-aimés, les mal-voyants : j'ai sous les yeux l'antidote, la martingale pour clochards célestes, la Bible pour amibe épanouie ! La liste des « Idées 'petits bonheurs' - semaine 43 » ! Avouez que ça commence fort. Une promesse d'épanouissement qui sent déjà le papier glacé des prospectus d’assurances-vie. L'homme est une créature misérable. Il lui faut des balises, des miettes de pain rassis pour ne pas se jeter sous le premier TGV. Et là, mes amis, nous sommes servis !

    « Faire une balade en forêt pour admirer les couleurs de l'automne »

    Quel programme ! Les couleurs de l'automne ! Rien de plus subversif qu'une balade dans la nature pour se heurter à l'imminence du grand froid, des feuilles mortes putréfiées et de l'humidité qui vous glace les bronches. On s'imagine la petite famille modèle, le nez rouge, les godillots pleins de boue, les gamins geignant parce qu'ils ne trouvent pas de Wi-Fi, pendant que le père de famille, l'œil halluciné, cherche désespérément un petit bonheur entre deux flaques d'urine de chevreuil. Admirez l'automne !

    « Dormir d'une traite »

    Ah, enfin une ambition digne de l'homme, ou du moins digne du mollusque qu'il s'acharne à devenir ! Dormir d'une traite ! Pour enfin réaliser que le vide sidéral qui vous attend après l'éveil est encore plus terrifiant que vos insomnies. Mais, entre nous, le vrai luxe, c'est de dormir d'une autre traite, non ? Celle que l'on passe au fond de sa cervelle, loin des factures et du regard las de sa femme.

    « Fabriquer une mangeoire à oiseaux pour l'hiver »

    La charité chrétienne, voilà ce qui nous sauve de la barbarie ! Offrir aux oiseaux, ces créatures ingrates et péteuses, de quoi festoyer pendant que des millions d'enfants crèvent la dalle en silence. La mangeoire, c'est l'alibi du bourgeois qui veut une preuve palpable de sa bonté sans risquer de se faire piquer sa montre. Et l'oiseau, croyez-moi, n'aura aucune reconnaissance. Il chiera sur votre pare-brise dès le printemps, histoire de bien vous remercier de cette générosité... à mi-saison.

    « Prévoir... de ne rien prévoir ! »

    Le nihilisme de supermarché ! L'anarchie en pantoufles ! Le sommet de la rébellion pour ceux qui n'ont déjà plus aucune raison de se lever. Ne rien prévoir ! Si c'est ça votre idée du bonheur, mes amis, vous avez raté votre suicide. Le jour où l'on ne prévoit plus rien, c'est le jour où l'on est mort, en attendant que les autres le remarquent.

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