Le petit monde d'Alice

lundi 25 août 2025

2 commentaires :

  1. ...Il me semble que le tsundoku n'est pas un symptôme de paresse ou de désordre mental, mais plutôt le signe d'une quête spirituelle, d'une soif de l'infini. Il révèle une conscience qui a compris, au plus profond d'elle-même, que le temps est une illusion et que le savoir n'est pas fait pour être consommé, mais pour être habité. Pour moi, une personne qui achète un livre. Ce n'est pas l'acte de l'acquérir qui compte, mais ce qu'il symbolise. Chaque livre non lu est une promesse. La promesse d'une sagesse encore insoupçonnée, d'une émotion encore inconnue, d'un voyage qui n'a pas encore commencé. Ces piles de livres ne sont pas un poids sur la conscience, mais des balises. Elles rappellent à leur propriétaire qu'il y a plus, toujours plus, que la vie est plus grande que la somme de nos journées. Le cœur qui ne se satisfait pas du fini est celui qui refuse de se laisser enfermer dans les limites du temps et de l'espace. Il veut tout connaître, tout comprendre, tout ressentir, car il sait instinctivement qu'il est fait pour l'éternité. Les livres sont les passeports de ce désir. On ne les lit pas pour les finir, mais pour être transporté ailleurs, hors du temps, hors de la matière. Finalement, le tsundoku que je pratique, n'est pas un trouble, c'est un culte. Le culte de l'infini, célébré en silence, au pied des cathédrales de papier qui grandissent dans nos pièces. C'est une prière sans mots, une méditation sur la richesse de la vie, sur toutes les vies qui attendent d'être vécues, toutes les histoires qui attendent d'être racontées. C'est la nostalgie de l'éternité, empaquetée dans le papier et l'encre. En fin de compte, le tsundoku, c'est aller du cœur de l'écrivain au cœur de celui qui, un jour, ouvrira ses pages.... peut-être ! ;-)


    https://youtu.be/AipHWrL8aSE?si=Z8khZ7tOoAFu8gA-

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    1. Ah ! Christian Bobin... comme il nous manque ! Mais heureusement, nous avons tous ses livres et ses interviews pour le retrouver. Grâce à eux, il reste vivant, en quelque sorte !

      Le tsundoku... à part le fait qu'amasser excessivement des choses matérielles est tout de même une pathologie et que les piles de livres empiètent sur notre espace de vie, je suis assez d'accord avec toi pour le considérer comme une qualité d'ouverture de l'esprit au monde et de curiosité insatiable... Peu importe finalement si on aura ou non le temps de tous les lire, leur présence suffit à nous faire du bien !!! ;-)

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