Un décolleté bien réel en tout cas :D Un détail peu crédible pourtant, il me semble... Elle lui fait face...
Du cinéma dirait peut-être Carl Von Pidoll... Il dit "ce qui a été écrit sur Beethoven tiendrait dans une bibliothèque..." Aussi, voici sa version documentée et romancée par la narration du violoncelliste, ami fidèle de Beethoven, Nikolaus Zmeskall :
"... L'émotion, pendant cette soirée, nous avait tous déchirés. Beethoven lui-même dirigeait orchestre et choeur. En apparence seulement, bien entendu. Le chef réel, c'était Umlauf, musicien de très grande valeur et qui se tenait derrière lui. Aucune des directives données par Beethoven ne correspondait au rythme musical puisque, lui, suivait dans sa seule imagination une exécution de l'oeuvre qui se déroulait parallèlement à celle qu'écoutait l'auditoire. L'orchestre ne commença pas à jouer lorsque le maître commença à battre la mesure, et, lorsque celui-ci s'arrêta, les concertants continuèrent encore chacun sa partie ; ni le choeur, ni l'orchestre, ni les solistes n'obéissaient à sa baguette qui les sollicitait. En vérité, personne ne le regardait ; tous les musiciens avaient les yeux fixés derrière lui, sur Umlauf, afin de ne perdre aucune indication de celui-ci. Jamais la solitude d'un homme, séparé de la communauté de ses semblables, ne fut illustrée de façon plus effroyable que ce soir-là. Après le second mouvement de la symphonie, ce scherzo d'une telle puissance, une tempête d'applaudissements se déchaîna : on claquait des mains, on frappait des pieds, on poussait des cris d'enthousiasme. Beethoven n'entendait rien. Il continuait à diriger l'orchestre, avec des gestes décidés, expressifs. Il continuait à diriger l'orchestre et le choeur qui, pour nous, depuis longtemps, s'étaient tus. Alors, ce fut comme un sanglot étouffé qui parcourut la salle entière, un murmure mêlé d'horreur, de pitié, de douloureuse sympathie, de protestations, devant cette cruauté quasi inimaginable symbolisée par les gestes solitaires de l'homme toujours au pupitre et perdu dans ses illusions. On pressentait un désastre. Mais à cet instant, Karoline Unger, l'excellente alto qui, dans le dernier mouvement, devait chanter le solo, eut un geste qu'aucun des assistants n'oubliera jamais. Elle tira un des pans de l'habit de Beethoven, et lorsqu'elle vit que cela ne suffisait pas pour le ramener à la réalité, elle se leva, elle le prit résolument par le bras et, s'efforçant de sourire, le fit se tourner face à l'auditoire. Celui-ci, libéré de sa douloureuse stupeur, éclata en de nouveaux et frénétiques applaudissements. Ce "Jamais plus..." que Beethoven me murmura à l'oreille ce soir-là, ce n'était pas seulement l'expression de sa volonté ; c'était aussi une prophétie. ..."
--- N'empêche... j'aimerais bien voir le film "L'Elève de Beethoven" quand même... j'avais perdu le fil alicien, mais Ludwig veillait ??? :) Nelly
Quel récit impressionnant, poignant... Merci, Nelly, de l'avoir transcrit ici.
"Pour un peu, j'aurais mis fin à mes jours... C'est l'art, et lui seul, qui m'a retenu. Ah, il me paraissait impossible de quitter ce monde avant d'avoir donné tout ce que je sentais germer en moi […]. Ma résolution sera durable, je l'espère ; je tiendrai jusqu'à ce qu'il plaise aux Parques inexorables de trancher le fil de ma vie." (LvB)
"les Parques" ? ah bon... "Flora Pâquerette et Pimprenelle" ???" Eh bien si tu veux !!! lol Privilégions la féerie WD et mettons de côté la mythologie ! ;-)
Je faisais référence à ma (pauvre) culture (dont je ne suis pas très fière). En même temps, les adeptes des programmes télé et des caddies m'inquiètent grave... Aussi tout va bien ! d'autant que mon vocabulaire s'enrichit ! "Parques"... "Chélonéphile" :) contente... :)
Mais peu importe notre niveau de culture (le mien n'est pas fabuleux non plus)... ce qui compte, c'est d'avoir du plaisir à toujours apprendre et de garder l'esprit grand ouvert !!! ;-)
Mein Gott....
RépondreSupprimermany many thanks Alice... :)
Nelly :)
Une fois de plus, la présence d'une femme était déterminante... ;-)
SupprimerOui... j'ai lu... http://la-bouquinerie.com/club-de-la-femme/928-la-vie-passionnee-de-beethoven.html
SupprimerUn livre de Carl von Pidoll
et je l'aime plus encore...
"déterminante" c'est... disons, dans ce contexte, c'est sublime, émouvant, incommensurable. Eprouvant pour lui.
Mais, d'après ce que je crois, cette Anna Holtz est un personnage fictif... je me trompe ???
SupprimerUn décolleté bien réel en tout cas :D
RépondreSupprimerUn détail peu crédible pourtant, il me semble... Elle lui fait face...
Du cinéma dirait peut-être Carl Von Pidoll... Il dit "ce qui a été écrit sur Beethoven tiendrait dans une bibliothèque..." Aussi, voici sa version documentée et romancée par la narration du violoncelliste, ami fidèle de Beethoven, Nikolaus Zmeskall :
"...
L'émotion, pendant cette soirée, nous avait tous déchirés. Beethoven lui-même dirigeait orchestre et choeur. En apparence seulement, bien entendu. Le chef réel, c'était Umlauf, musicien de très grande valeur et qui se tenait derrière lui. Aucune des directives données par Beethoven ne correspondait au rythme musical puisque, lui, suivait dans sa seule imagination une exécution de l'oeuvre qui se déroulait parallèlement à celle qu'écoutait l'auditoire. L'orchestre ne commença pas à jouer lorsque le maître commença à battre la mesure, et, lorsque celui-ci s'arrêta, les concertants continuèrent encore chacun sa partie ; ni le choeur, ni l'orchestre, ni les solistes n'obéissaient à sa baguette qui les sollicitait. En vérité, personne ne le regardait ; tous les musiciens avaient les yeux fixés derrière lui, sur Umlauf, afin de ne perdre aucune indication de celui-ci.
Jamais la solitude d'un homme, séparé de la communauté de ses semblables, ne fut illustrée de façon plus effroyable que ce soir-là.
Après le second mouvement de la symphonie, ce scherzo d'une telle puissance, une tempête d'applaudissements se déchaîna : on claquait des mains, on frappait des pieds, on poussait des cris d'enthousiasme. Beethoven n'entendait rien. Il continuait à diriger l'orchestre, avec des gestes décidés, expressifs. Il continuait à diriger l'orchestre et le choeur qui, pour nous, depuis longtemps, s'étaient tus.
Alors, ce fut comme un sanglot étouffé qui parcourut la salle entière, un murmure mêlé d'horreur, de pitié, de douloureuse sympathie, de protestations, devant cette cruauté quasi inimaginable symbolisée par les gestes solitaires de l'homme toujours au pupitre et perdu dans ses illusions. On pressentait un désastre.
Mais à cet instant, Karoline Unger, l'excellente alto qui, dans le dernier mouvement, devait chanter le solo, eut un geste qu'aucun des assistants n'oubliera jamais. Elle tira un des pans de l'habit de Beethoven, et lorsqu'elle vit que cela ne suffisait pas pour le ramener à la réalité, elle se leva, elle le prit résolument par le bras et, s'efforçant de sourire, le fit se tourner face à l'auditoire. Celui-ci, libéré de sa douloureuse stupeur, éclata en de nouveaux et frénétiques applaudissements.
Ce "Jamais plus..." que Beethoven me murmura à l'oreille ce soir-là, ce n'était pas seulement l'expression de sa volonté ; c'était aussi une prophétie. ..."
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N'empêche... j'aimerais bien voir le film "L'Elève de Beethoven" quand même... j'avais perdu le fil alicien, mais Ludwig veillait ??? :)
Nelly
Quel récit impressionnant, poignant... Merci, Nelly, de l'avoir transcrit ici.
Supprimer"Pour un peu, j'aurais mis fin à mes jours...
C'est l'art, et lui seul, qui m'a retenu. Ah, il me paraissait impossible de quitter ce monde avant d'avoir donné tout ce que je sentais germer en moi […]. Ma résolution sera durable, je l'espère ; je tiendrai jusqu'à ce qu'il plaise aux Parques inexorables de trancher le fil de ma vie." (LvB)
Comme il est doux de le prolonger encore et encore...
SupprimerMerci Alice.
"les Parques" ? ah bon... "Flora Pâquerette et Pimprenelle" ??? :D
"les Parques" ? ah bon... "Flora Pâquerette et Pimprenelle" ???"
SupprimerEh bien si tu veux !!! lol Privilégions la féerie WD et mettons de côté la mythologie ! ;-)
Je faisais référence à ma (pauvre) culture (dont je ne suis pas très fière).
SupprimerEn même temps, les adeptes des programmes télé et des caddies m'inquiètent grave... Aussi tout va bien ! d'autant que mon vocabulaire s'enrichit ! "Parques"... "Chélonéphile" :) contente... :)
Mais peu importe notre niveau de culture (le mien n'est pas fabuleux non plus)... ce qui compte, c'est d'avoir du plaisir à toujours apprendre et de garder l'esprit grand ouvert !!! ;-)
Supprimeryes... tiens! si tu as un peu de temps... (et si tu ne connais pas ??)
Supprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=sNnngh1OegM
même ludwig se marre... :D
Hahaha, excellent !!! Je vais le bloguer prochainement !
SupprimerBonne nuit, Nelly ! ;-)