Le petit monde d'Alice

vendredi 2 juin 2017

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La fée de notre enfance est une représentation sublimée de la bienveillance., l'image puissante et féminine de la tendresse capable de lever chaque obstacle, une magicienne blanche sans ambivalence. Mais, depuis que le conte est né, qu'il se raconte et raconte encore, à peine devine-t-on sa présence que déjà elle nous abandonne. Elle est toujours hélas ! d'un temps précédent : "Bienheureux temps...", soupire Perrault, quand l'évoquer suffit pour qu'apparaisse l'amie surnaturelle, douce, constante, réconfortante de chaleur maternelle. Mais on grandit et l'on oublie. La raison renonce aux charmes de sorcellerie. "Toutes les fois qu'un enfant déclare "Je ne crois pas aux fées", alors l'une d'entre elles tombe raide morte", explique Peter, l'elfe farceur du pays imaginaire. 
Pourtant mille fées se bousculent encore à la porte des contes. La clé de la formule est à portée de main : pour les croiser de nouveau, il suffit d'empêcher que, vaincues par la poussière des bibliothèques, elles ne s'étiolent puis disparaissent à jamais. On rouvre le livre des sortilèges, la magie opère de nouveau. Mille fées nous attendent, fées multiples, espiègles et taquines, parfois Clochette capricieuses et jalouses, prophétesses appliquées au baptême de la Belle au bois dormant, justicières impartiales ou marraine maligne soufflant à Peau d'Âne d'exiger, auprès de son père trop entreprenant, trois invraisemblables robes aux couleurs du ciel. Mille fées que l'on souhaite voir surgir dans l'urgence ; mille fées secrètes et pourtant si proches, que l'on s'en va quérir au profond de leur lointain et inaccessible royaume.
(Véronique Bernard et Sylvie Delassus, Fées et Princes charmants)
Jean-Baptiste Monge

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