Il est des nostalgies
difficiles à éteindre. En divers îlots subsistent un parfum d'étrangeté, un
sentiment d'altérité, des images qui ne s'inscrivent ni dans les zones du
convenu ni dans celles de l'attendu. Ne reste plus que ce trouble des choses
disparaissantes. Ce jour-là, j'ai bien cru tenir quelque chose et que ma vie
s'en trouverait changée. Mais rien de cette nature n'est définitivement acquis.
Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs,
puis se retire et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, qu'il faut
bien apprendre à côtoyer, à combattre et qui paradoxalement est peut-être notre
moteur le plus sûr. (Nicolas Bouvier, L'Usage du monde)
Paul Bond, The Arrival |
Cela résonne en moi et je te remercie de ce témoignage du grand Bouvier... qui me rassure : Je ne suis pas la seule !!! :-)
RépondreSupprimerOui, c'est très profond, ce qu'il écrit là... ça me "parle" aussi.
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