Mon ambition était d’ouvrir
la porte du jardin, pour filer plus loin, là-bas, dans la prairie. Je m’y
acharnais sans y arriver. Nini Rigolet, ma nouvelle amie, m’apporta un concours
précieux : elle savait ouvrir la porte !… Alors, nous nous échappions
à travers les petits vergers, enclos de treillages bas, et nous débouchions
dans l’affolante prairie. Je m’arrêtais d’abord, en extase devant le vaste
tapis vert, devant cet espace qui me semblait sans limites. Puis, avec un cri
d’oiseau délivré, je me lançais dans une galopade effrénée, où Nini me suivait,
et qui nous entraînait fort loin.
(Judith Gautier, Le Collier des jours)
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