Au cours d’une promenade, une princesse de haut rang aperçut un esclave d’une beauté extraordinaire. A cet instant son cœur lui échappa et le désir lui fit tout oublier.
Une habile servante, qui l’accompagnait, en toute place, remarqua ce trouble soudain et en demanda la raison.
- L’amour me domine, dit la princesse. Je suis sans volonté, sans résistance. Tu me vois prête à renoncer à mon honneur et à ma vie.
- L’amour d’un esclave ? demanda la servante.
- Je sais. Tout m’interdit de me mettre en rapport avec lui. Mais la vue de cet homme m’a brûlée. Si je ne lui parle pas, je mourrai dans les gémissements.
- Que voudrais-tu exactement ?
La princesse réfléchit un instant et répondit :
- Je voudrais jouir de sa présence, mais sans qu’il en ait connaissance.
- Nous te l’amènerons cette nuit en cachette, dit la servante, et lui-même n’en saura rien.
La nuit venue, la servante s’habilla agréablement, se parfuma et se rendit auprès de l’esclave comme pour se divertir avec lui. La voyant jeune et désirable, l’esclave la fit asseoir auprès de lui. Elle lui demanda deux coupes de vin, qu’il lui servit. Elle versa dans la coupe de l’esclave une poudre narcotique qu’il avala sans y prendre garde. Il perdit bientôt le sentiment. Deux hommes surgirent et le transportèrent secrètement devant la princesse. On le baigna, on le vêtit de soie, on lui mit des perles sur la tête, on l’assit sur un trône d’or.
A minuit, il ouvrit les yeux. Regardant avec étonnement autour de lui, tandis que s’élevait une invisible musique de nuit, il demanda :
- Où suis-je ? Quel est ce palais ? D’où viennent ces tapis ? Ces bougies parfumées d’ambre ? Cette musique ?
La princesse entra à ce moment-là. Elle s’approcha de lui, le prit dans ses bras.
- Je suis stupéfait, dit l’esclave. Je n’ai plus ni raison, ni vie. Je ne suis plus dans ce monde et cependant je ne suis plus dans l’autre.
La princesse ouvrit ses lèvres délicates, montra ses dents parfaites et demanda :
- As-tu soif ?
- Une soif ardente.
- Voici du vin.
Elle lui offrit une coupe de vin frais, qui avait le parfum des fleurs nocturnes.
(La suite demain soir ...)
Quelle coquine, cette princesse !
RépondreSupprimerà demain donc... besos tilk
RépondreSupprimerA demain, Fernando !
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