Le petit monde d'Alice

jeudi 11 juillet 2013

Publié par Alice - 0 commentaire

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"Maman, je vais à la pêche !" dit Petit-furet.


Le voilà parti. Il fait un temps splendide, la mer toute proche est plate comme une limande. Petit-furet embarque à bord de "L’Archiduc" (un bateau, même petit, a le droit de s’appeler comme ça) et appareille. Il ne va pas bien loin. Là, juste sous la balise, il sait qu’il y a un haut-fond très poissonneux.
Il jette l’ancre, met un ver au bout de sa ligne, balance le tout à l’eau, puis, comme tous les pêcheurs du monde, il attend !

Dix minutes, un quart d’heure se passe. Ça n’a pas l’air de mordre en bas ! Il fait de plus en plus chaud, la mer miroite au soleil. Petit-furet bâille, bâille encore, pique une tête, se reprend, repique une tête … Cette fois, Petit-furet s’est endormi ! En bas, sous la mer, il fait frais, et personne ne dort. Au contraire, ça grouille de vie !
Le beau ver que le garçon a fixé au bout de sa ligne se tortille au gré du courant. On dirait qu’il vit encore. Les habitants du coin le regardent avec un intérêt croissant.


- Hum ! ça a l’air bon, dit un petit éperlan brillant. Et hop ! Il avale le ver.

Là-haut, il y a un petit choc dans la ligne que Petit-furet s’est enroulé autour du poignet. Mais il dort trop bien !
L’éperlan tournicote autour de l’hameçon. Passe alors une vieille (non, pas une vieille dame, mais un poisson qui s’appelle ainsi). Elle se sent en appétit et sans faire de manières, elle gobe l’éperlan et l’hameçon par la même occasion.
Là-haut, la ligne tire un peu plus. Petit-furet ne s’en rend pas compte.


En bas, les choses se précipitent. En effet, à cet instant précis, la marée, les courants, la chaleur de l’eau mettent lez poissons en appétit.
Une roussette tachetée aperçoit la vieille. "Elle est pleine d’arêtes se dit-elle, mais j’ai faim moi !"
Et voilà la vieille dans l’estomac de la roussette. Là-haut, Petit-furet rêve qu’il attrape le plus gros poisson du monde.


Sous la mer, l’infernale ronde continue, puisque la nature veut que les gros mangent les petits. Un énorme congre tout noir est sorti de son trou. Il a vu la roussette à portée de ses dents. Un congre ne réfléchit pas, il mange … La roussette disparaît dans la mâchoire béante.


Il n’y a pas de raison pour que ça s’arrête : une raie-manta qui passe par-là englouti le congre, puis un peau-bleue dévore la raie-manta.
Attention, un peau-bleue n’est pas un vulgaire poisson : plus gros que lui, restent seulement les baleines, les cachalots … et ces énormes cétacés rôdent rarement près des balises, à quelque cent mètres d’une plage !
Et pourtant, sous la mer, voici que plane un grand silence. Comme si le monde sous-marin attendait quelque chose ou quelqu’un. Les bernicles s’incrustent à leur rocher, les moules cessent de bâiller, les anémones replient leurs pétales. D’un seul coup, toute vie s’arrête.


À la surface, Petit-furet se réveille, un peu perdu après avoir tant dormi. Il s’étire, se frotte les yeux …


- Ma ligne … Il tire … Rien ne vient.

- J’ai dû accrocher un rocher durant mon sommeil.


Il s’apprête à abandonner … Lorsque tout à coup … La ligne se fait toute molle. Petit-furet la ramène vers lui aussi vite que possible. Ses yeux s’écarquillent, sa bouche s’arrondit …
 - C’est pas vrai, j’ai pêché un amphigourig !

 

(Suite demain)


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