Cela se passe au temps des Croisades. Un chevalier de Landsberg grand, beau, fort et intelligent, sachant le retour proche dans son château d'Alsace, voulait faire un merveilleux cadeau à sa belle qui attendait depuis deux ans sagement le retour de son promis.
- Que puis-je offrir d'extraordinaire à une femme exceptionnelle ? pensait-il.
Une vieille femme qui passait par là comprit dans quelle difficulté ce seigneur était. Elle lui dit :
- Beau chevalier, si ta 'fleur' est exceptionnelle en ton coeur, offre-lui une fleur … exceptionnelle, tout simplement !
Et elle lui tendit un bouton sans forme au bout d'une tige un peu molle.
- Que veux-tu que je fasse d'une fleur non ouverte ? pouffa-t-il.
- Bien ignare tu es en amour, pauvre guerrier. Cette fleur s'ouvrira à la chaleur de votre feu amoureux.
Dubitatif, notre chevalier mit 'cette herbe' dans son sac et prit la direction du retour. En chemin, il se mit à préparer une prose à déclamer à sa belle.
Lorsqu'il revint dans son pays, c'était la fin d'un hiver de neige terrible. Malgré le froid, à la porte de son château attendait une princesse d'une immense beauté qui rayonnait de mille feux.
Lorsqu'il la vit, son coeur se mit a battre comme jamais, ses yeux s'illuminèrent, ses jambes flageolèrent et, ce qui est pire, les mots merveilleux qu'il avait préparés durant son long retour furent oubliés …
C'est alors qu'il repensa à la vieille femme. Il sortit de son sac le cadeau si insignifiant à ses yeux.
Evidemment, le miracle se produisit. Un feu d'artifice de couleurs.
La belle fut charmée par ce présent si simple et si original. Elle effeuilla un à un les pétales qui s'envolaient au vent devant le château.
Et c'est depuis ce jour que cette fleur pousse dans la neige fondante pour raviver la flamme des futurs amants. Il suffit, dit-on, de la cueillir ensemble et les coeurs s'entremêleront à jamais.
Une petite fleur jaune, « l'Eranthe (ou Hellébore) d'hiver » (Eranthis hyemalis) fleurit chaque année à la mi-mars dans la cour du château. On dit qu'elle est originaire d'Italie et aurait été ramenée par un chevalier y passant à son retour.
Les gens du coin la surnomment Schlossbliemel (« Petite fleur du château » en alsacien), on l’appelle aussi « Crinoline ». C’est une espèce protégée que l'on n'a donc pas le droit de cueillir.
Source : Le Chevalier Dauphinois > http://chateau.over-blog.net
Elle est très belle cette fleur, je comprends quon la protège
RépondreSupprimerElle ressemble peu aux hélébores que je connais
Bon jeudi!
Décidément je découvre, chaque jour, une présentation qui m'enchante ! Un très grand merci !
RépondreSupprimerCe lieu est vraiment magique : 1 - Une architecture castrale unique avec cet oriel 2 - Une fleur rare et visible quelques jours seulement 3 - Et une légende (vraie bien sur) narrant une belle histoire d'amour Il faudra un jour que je retourne en Alsace pour retrouver cette ambiance de nature verte et de pierre rose.
RépondreSupprimer... et que moi j'y aille une fois pour découvrir ce lieu magique ! Merci de ton passage, Chevalier !
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