
Anna Élisabeth de Brancovan, Comtesse de Noailles
(Oeuvre de Philip Alexius de László, 1913)
Etranger qui viendra lorsque je serai morte,
Contempler mon lac genevois,
Laisse que ma ferveur dès à présent t'exhorte
A bien aimer ce que je vois.
Au bout d'un blanc chemin bordé par des prairies
S'ouvre un jardin odorant;
Descends parmi les fleurs, visite je te prie
Le beau chalet de mes parents [...]
C'est là que j'ai connu, en ouvrant mes fenêtres
Sur les orchestres du matin,
L'ivresse turbulente et monastique d'être
Sûre d'un illustre destin [...]
Maintenant, redescends et vois sur le rivage
Une jetée en blanc granit :
Il n'est pas un plus pur, un plus doux paysage,
Un plus familier infini [...]
Laisse que ton regard dans les flots se délecte
Parmi les fins poissons heureux,
De là on voit, le soir, comme d'ardents insectes
S'allumer Lausanne et Montreux.
Peut-être a-t-on mis là, comme je le souhaite,
Mon coeur qui doit tout à ces lieux,
A ces rives, ces prés, ces azurs qui m'ont faite
une humaine pareille aux dieux.
(Anna de Noailles, Les Forces Eternelles)

« Au bord d'un lac, un jardin va se parer pour attendre que les cheveux en nappe répandus sur son col marin, l'enfant qui eut faim et soif de la nature, écouta les voix de l'univers, revienne et poursuive des jeux, des promenades, une rêverie translucide. » (Colette)
Que d'EMOTIONS se dégagent du Paradis d'AMPHION !
RépondreSupprimerOui, c'est beau ...
RépondreSupprimerVery beautiful! Thanks for sharing!
RépondreSupprimerVictoria
Merci de ta visite, Victoria !
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