La tradition culinaire du Pays-d’Enhaut veut qu’on ajoute une pierre dans la soupe à la pierre (appelée également soupe du chalet).
On raconte dans les chaumières qu’au siècle dernier, les montagnes étaient sillonnées de rôdeurs qui allaient de ferme en ferme à la recherche d’un repas ou d’un petit verre de goutte et d’un lit de paille à l’écurie.
L’un d’eux s’arrêta un jour chez un fermier peu enclin à l’inviter à sa table. Le vagabond ne demanda qu’un peu d’eau chaude pour sa soupe à la pierre, délicieuse selon lui. Le fermier, intrigué, le fait entrer et sa femme met l’eau à cuire dans l’âtre. Chacun se presse autour du bonhomme et demande si la soupe sera bonne. Malin, il jette sa pierre dans l’eau et répond qu’avec une poignée de vermicelles et un peu de fromage ... C'est peu de chose et la fermière les lui tend. Quelques épinards sauvages peut-être ? Qu’à cela ne tienne, la fille de la maison ira en cueillir dans le pré. La soupe à la pierre commence à sentir bon …
Un petit morceau de beurre ferait l’affaire, il y en a sûrement … et juste avant de servir, une toute petite goutte de vin blanc.
Quel régal et pour pas cher du tout ! On félicita le bonhomme. Au moment de son départ, il lava soigneusement sa pierre avant de l’enfouir dans sa poche. Et devinez quoi ? Le fermier voulut la garder … pour que sa femme puisse lui refaire une aussi bonne soupe !
Devinez la morale de cette histoire !
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