Nous ne pensons pas assez à la force que nous tirons du quotidien. Et, par conséquent, nous oublions de lui rendre grâce.
Certes, il n’est pas linéairement heureux à plusieurs époques de notre vie. Il charrie aussi misères et tristesses. Mais son courant dessine peu à peu des rivages familiers où l’on se retrouve soi-même avec les siens. Chaque aube est nouvelle, porteuse à la fois de découvertes et de souvenirs.
Quel plaisir que le premier café du matin ! Comme un bain chaud après une promenade trop longue. Comme le courrier qui abolit les distances. Et ces miracles permanents que sont la lumière, les téléphones, tout ce qui nous relie au jour et aux autres.
Sûr qu’il faut recommencer courses, corvées domestiques diverses, imaginer repas et loisirs, savoir varier peines et plaisirs.Mais quelle douceur dans l’harmonie, quand on sait la créer et l’entretenir. Comme une chaleur, un bien-être tissé autour d’habitudes qui rassurent.
Viennent des chocs et des ruptures : c’est le malaise, la peur, l’inconfort qui surgissent et nous reprochent de ne pas avoir assez savouré le temps de la quiétude ...
Bizarres animaux que nous sommes pour que l’adversité vienne a posteriori évoquer le bonheur passé.Comme le sommeil dans un lit douillet, un bon repas servi sur une table décorée où l’on prend le temps de converser, de raconter. Comme la tasse de tilleul au milieu du rhume galopant, comme l’apparition de la première fleur du printemps ...
Oui, vraiment, que le regard du coeur apprenne à contempler les bienfaits quotidiens qui gratifient notre état toujours précaire d’être humain.
(Marie-Claude Leburgue)
0 commentaire
Enregistrer un commentaire